Dans le secteur du numérique comme dans beaucoup d’autres secteurs professionnels en France, la tendance actuelle met en évidence une hausse significative de l’activité freelance. Depuis une dizaine d’années le nombre de consultants indépendants dans le secteur du numérique n’a fait qu’augmenter, avec une hausse de 72% entre 2008 et 2016.
Sur environ 350 000 consultants informatiques répertoriés en France, 30 000 travaillent aujourd’hui à leur compte et la tendance ne fait que se confirmer. Comment expliquer ce phénomène ? Pourquoi les consultants informatiques tournent-ils le dos aux SSII au profit de l’indépendance ?
Le choix de la liberté
Bien que les consultants salariés aient l’avantage de la stabilité professionnelle et des rentrées d’argent régulières, les consultants indépendants gagnent en général mieux leur vie, avec un gap salarial qui peut aller jusqu’à 50%. Un aspect difficilement négligeable quand on réfléchit à franchir le pas de l’indépendance.
L’un des autres grands avantages du consultant freelance, c’est d’avoir le choix de ses missions. Contrairement à un salarié de SSII, le consultant informatique indépendant peut se permettre de faire le tri et de choisir lui-même ses clients et ses missions.
Le choix des missions est d’ailleurs l’un des principaux critères qui poussent les consultants informatiques salariés à se lancer dans le freelancing, déçus par des missions peu intéressantes ou trop loin de chez lui qu’ils ont été obligés d’accepter.
Le freelancing est également favorisé par les politiques actuelles qui tendent à attirer de plus en plus d’anciens salariés vers le statut d’indépendant. Avec le doublement récent du plafond de revenus du régime de la micro-entreprise et l’accès facilité au portage salarial, se lancer à son compte promet de nombreux avantages.
Un choix dans l’air du temps
Les consultants freelances, autrefois souvent mal perçus par les décisionnaires (volatilité, manque de fiabilité, cupidité …), ont aujourd’hui le vent en poupe. Les consultants informatiques indépendants intéressent de plus en plus d’entreprises clientes qui se tournent aujourd’hui vers d’autres systèmes de gestion des projets informatiques.
La grande flexibilité des freelances (qui permet la composition d’équipes sur-mesure et facilement modulables), leur expertise, leur grande implication et leur engagement réel dans les projets (puisqu’ils sont seuls garants de leur image et choisissent eux-même leurs missions) se traduisent par une nette augmentation de la demande pour les statuts indépendants.
Le marché pénurique du secteur numérique a également pour conséquence une recrudescence des appels aux consultants informatiques indépendants. Les métiers de l’informatique figurent en effet dans le Top 10 des secteurs les plus difficiles à pourvoir, avec beaucoup de demande pour peu d’offre. Les clients nécessitant l’intervention de consultants compétents ont donc aujourd’hui tout intérêt à se tourner vers des freelances et à accepter leurs conditions.
Enfin, le freelancing est également un phénomène générationnel. La génération Y (les personnes ayant entre 20 et 35 ans aujourd’hui) a fortement tendance à remettre en question les normes précédemment établies par la société, notamment dans le monde du travail.
La liberté, l’autonomie et le sentiment d’être utile ressortent comme des critères prioritaires dans les pyramides personnelles des choix. Les nombreux avantages que comporte le freelancing (flexibilité, liberté, épanouissement professionnel…) concordent donc avec les principes moraux et la philosophie de la génération Y.
Vous souhaitez devenir consultant, lisez cet article.
Commentaires
Jean-Pierre Dugris
Il faut aussi dire que l’arrivée sur le marché de plateformes telles que Malt a beaucoup contribué à démocratiser le freelancing en permettant tant bien aux clients qu’aux freelances de trouver la personne qu’il recherche.